Cavatina de Figaro « Se vuol ballare »
Le 6 août, la 17ᵉ édition du festival les Musicales de Cormeilles accueillait pour la treizième fois la troupe britannique Diva Opera. Leur version des Noces de Figaro a transformé le théâtre normand en un écrin d’intimité, offrant au public une immersion directe dans l’univers mozartien.
Pas d’orchestre foisonnant ni de scénographie grandiloquente : un piano seul, sous les doigts de Bryan Evans, suffisait à rendre toute la vitalité et la gravité de la partition de Wolfgang Amadeus Mozart. La mise en scène volontairement épurée laissait place aux voix, aux regards, aux respirations. Au plus près des spectateurs, les chanteurs installaient un dialogue chaleureux, où l’opéra cessait d’être démonstration pour devenir partage.

Cavatina de la Comtesse « Porgi amor qualche ristoro »
Les chanteurs, au plus près du public
On perçoit le grain de leur voix, la tension de leur souffle. Au cœur de l’intrigue, Ambrose Connolly incarne un Figaro plein de charme et d’espièglerie. À ses côtés, Tereza Gevorgyan rayonne dans le rôle de Suzanne, mêlant vivacité et grâce. Mary McCabe, en Comtesse, offre une interprétation sensible, où la noblesse se mêle à la douleur et au sens du pardon. Jean-Kristof Bouton prête au Comte une profondeur nuancée, représentant à la fois l’autorité et la confusion.

Aria de Susanna «Venite, inginocchiatevi, restate fermo li ! »
Diva Opera, 29 ans d’aventures lyriques
Fondé en 1996 par Anne Marabini Young ancienne soprano néo zélandaise et Bryan Evans, Diva Opera a pour objectif d’ouvrir l’opéra à des lieux où il n’arrive que rarement . La troupe fête cette année ses 29 ans. Avec plus de quarante représentations par an et deux œuvres montées chaque saison, Diva Opera forme une troupe de vingt personnes soudée qui vit et voyage ensemble : telle est la marque de fabrique de cette aventure lyrique hors des sentiers battus. En 2025, Diva Opera tourne avec Don Pasquale de Gaetano Donizetti et Les Noces de Figaro de Mozart.

Aria du Comte « Vedrò, mentr’io sospiro
Les Musicales de Cormeilles : Racines et Horizons
Le festival créé il y a 17 ans par Éric Dumont et son équipe, cultive un ancrage local fort, soutenu par commerçants, artisans et entreprises du cru. Sous son thème Viva la Vida, l’édition 2025 célébrait la vie en musique, dans toutes ses formes. Dans la douceur nocturne de Cormeilles, loin du faste des grandes scènes, Mozart se vivait comme une conversation intime.
Ce 6 août, Les Noces de Figaro n’étaient pas seulement jouées : elles étaient partagées. Avec Mozart, l’élan devenait universel. Les Noces de Figaro n’étaient pas seulement jouée
Paroles de scène et de coulisse

Mary McCabe (La Comtesse) : « La comtesse est un rôle très émouvant, car je ressens sa fragilité. Je retrouve dans ce personnage des douleurs humaines que j’ai aussi vécues. C’est ce qui rend son interprétation si intime. »
Tereza Gevorgyan (Susanna) : « Chez Diva Opera, on devient une famille. Chanter si près du public change tout : on peut croiser les regards, chanter directement aux spectateurs. Susanna est un rôle immense – long, exigeant – mais le public l’adore. »
Ambrose Connolly (Figaro) : « Avec Anne et Bryan, tout prend sens. Ce ne sont pas que des rôles, mais de vraies relations de scène. Notre mission est de raconter une histoire dans un cadre intime et vivant, et l’énergie vient de là. »
Jean-Kristof Bouton (Le Comte) : « Diva Opera ne recrute pas seulement pour la voix, mais aussi pour la capacité à travailler ensemble. Il y a une chimie réelle entre nous, et cela se voit sur scène. La troupe m’a donné la chance de chanter en Angleterre et puis, je suis tombé en amour avec eux. »

Bryan Evans, directeur musical
« Nous avons voulu emmener l’opéra là où il n’était pas attendu. La voix ne vit qu’en lien avec les autres et avec le public. » Anne Marabini Young, cofondatrice
« Au fil des années, nous sommes devenus une véritable famille. Voyager, vivre et chanter ensemble : cela crée une alchimie unique sur scène. »
Interview de Bryan Evans et Anne Marabini Young
Éric Dumont, directeur des Musicales de Cormeilles
« Nous n’avons que 25 % de subventions, mais cet ancrage fragile crée une vraie force : le soutien des habitants. Diva Opera, par sa fidélité, incarne parfaitement ce lien entre excellence artistique et enracinement local. »
Jean-Claude Djian





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